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Financer le nucléaire avec le livret A

Piocher dans le livret A pour financer la construction des nouveaux réacteurs nucléaires français ? En voilà une idée qu’elle est bonne !

En avant toute vers le nucléaire ! Les dernières nouvelles de l’atome en provenance de l’état et du gouvernement  affichent une volonté de mettre le paquet pour relancer le nucléaire français. 6 EPR en projet et peut-être plus encore. Mais attention : des EPR 2, nouvelle génération, mis en service avant la fin 2035.  Rien à voir avec l’EPR de Flamanville qui n’a encore jamais fonctionné et affiche – seulement- pour l’instant 11 ans de retard à l’allumage. Un vrai dérapage sur les délais et le coût : en 2007, le chantier devait durer 5 ans pour une mise en service en 2012 donc et un coût de 3,3 milliards d’euros . La facture est désormais estimée à plus de 19 milliards d’euros. Pour l’instant…

Les 6 EPR 2 ne sont pas donnés non plus. Leur construction est estimée à près de 52 milliards d’euros (hors coût de financement) selon les estimations d'EDF. Une coquette somme dont l’électricien aux résultats financiers en chute libre ne dispose pas.

 

D’où cette lumineuse idée décarbonée quand on parle de nucléaire (mais avec d’autres petits problèmes jamais évoqués de mines d’uranium en Afrique et de déchets nucléaires hautement radioactifs pendant des millénaires) : aller piocher dans le livret A. L’épargne préférée des français pourrait en partie être redirigée vers le nucléaire. Redirigées car les 375 milliards d’euros économisés par les petits épargnants français en caisse fin 2022 ont plutôt vocation à être fléchés vers  le logement social ou des projets de collectivités locales en faveur de la transition écologique.

  Qu’à cela ne tienne : le livret A, ressource mobilisable sur le très long terme et destinée à servir l’intérêt général correspondrait bien au profil du nucléaire, estiment les pouvoirs publics très franchement séduits par l’idée même si « rien n’est décidé à ce stade ».

Qu’en pensent les épargnants ?  Quel regard -à supposer que cela intéresse les pouvoirs publics – posent les Français sur cette utilisation atomique ?  Une nouvelle scission sur le nucléaire se profile puisque sur les 55 millions de Français qui possèdent un livret A, plus d’un tiers seraient opposés à voir une partie des 375 milliards d’euros épargnés investis dans la filière nucléaire.  Les arguments du gouvernement pour accélérer la « décarbonation » de la France et « favoriser la transition écologique et énergétique »  du pays peuvent avoir du mal à convaincre.  L’Association « que choisir » dans un article récent faisait justement remarquer qu’en retard dans ses objectifs de déploiement des énergies renouvelables, il était curieux de noter que pour tenir ses engagements en la matière, l’état n’avait jamais songé à recourir à l’épargne du livret A.  En voilà une autre idée qu’elle est bonne non ?                             

Véro

 

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