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Projet de mine de Fluorine sur le plateau d’Antully de la société Garrot-Chaillac.

Ce projet présente d'énormes risques d’atteinte à l’environnement et à la santé publique. Le secteur envisagé pour la création de cette mine à ciel ouvert présente une importante biodiversité avec notamment plusieurs espèces protégées (inventaire faune flore réalisé par la SHNA). À proximité immédiate se trouve l’Etang du Martinet, réservoir pour l’eau potable et une des sources d’alimentation de la rivière Rançon classée en très bon état écologique à préserver (Liste 1 du code de l’environnement). Cette rivière fait aussi partie des réservoirs biologiques de Saône et Loire.

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Par ailleurs ce secteur est une des zones humides les plus importantes pour l’alimentation en eau potable d’Autun et de la zone nord de la CCM. Cette zone humide qui ne comporte pas de nappes souterraines profondes et est très sollicitée par tous les captages des eaux de surface et des sources. Il y a déjà beaucoup de difficultés pour assurer l’alimentation en eau et cette ressource est très vulnérable. En outre les étés secs, comme ceux de 2014 et 2015, ajoutent une menace inquiétante au renouvellement des réserves.

Nos inquiétudes portent notamment sur :

La destruction de 42ha de forêt du plateau d’Antully, espace naturel et réservoir biologique. (1 400 ha de concession), atteinte à la faune, la flore, la biodiversité.

La création de nuisances pour les riverains - bruits, poussières, circulation de camions,… - tirs de mines - destruction de l’environnement immédiat,… - risque pour la santé des riverains de la mine mais aussi de l'usine (Fragny).

L’atteinte à la ressource en eau :

Par la carrière :

- Le risque de perte d’eau par la déviation des sources et ruisseaux alimentant le réservoir du Martinet, vers la carrière et la nappe phréatique lors des tirs de mine
- Le risque de pollution du réservoir du Martinet et du Rançon qui alimentent en eau potable la population de la CUCM : par la libération des éléments naturels contenus dans la roche (fluor, plomb, arsenic, uranium, baryum, phosphore...) lors de la fracturation par la lixiviation des boues résiduelles du traitement de l’usine (déchets) qui seront stockées dans la carrière après extraction du minerai. Ce risque est lié aux produits chimiques utilisés par l’usine de traitement et par la teneur très élevée en Fluor des déchets.

Par l’usine :

- La perte en eau : - par l’utilisation de 360 000 m3 d’eau par an pour traiter le minerai. Cette eau prélevée dans la carrière, impacte directement la ressource en eau potable de la zone nord de la CUCM et le Rançon. (360 000 m3 d’eau représentent l’équivalent de la consommation d’une ville de 5 000 habitants.) - par les 86 000 m3 supplémentaires à fournir par les opérateurs publics en cas de sécheresse

- Les rejets de l’usine de traitement, les hydrocarbures et les huiles des engins de chantier.

- La pollution certaine des ruisseaux de Fontaine-Mollaine, de Montromble (affluents directs du Rançon), de la sommière du Marquisat ou du ruisseau des Baumes, le ruisseau de Boutiche, ruisseau de la Bondelue (conséquences sur les débits d'eau, sur la température, sur faune piscicole, risque de pollution chimique ( MES, DBO, DCO, orthophosphates, phosphore total, nitrates, fluor, baryum, fer, plomb, cuivre, zinc, mercure, chrome, hydrocarbures).

- Le risque d'asséchement des nappes phréatiques qui alimentent les ruisseaux de l'Autunois (Ruisseau de la Charbonnière, Ruisseau de la Coudre, Ruisseau de la Fée) avec le prélèvement sur la zone humide d’Antully de 360 000 m3 d'eau pour le traitement de la flurorine.

Après le Plateau d’Antully, la Charbonnière…

Si l'exploitation de la mine du plateau d'Antully est autorisée, nous pouvons craindre que d'autres sites soient ouverts d’ici 15 ans. Lors d'une présentation de son projet aux associations environnementales, à Autun le 16 septembre 2014, l'entreprise Garrot-Chaillac a formulé un argument, présenté alors comme gage de son sérieux et de son implication locale dans la durée, en précisant qu'à la fin de l'exploitation de la mine de l'étang du Martinet, l'usine de broyage et de lavage, qui représente un investissement important, serait encore en état de fonctionner. Celle-ci pourrait alors traiter le minerai d'autres mines, pour peu que les transports par camion ne soient pas trop longs. L'entreprise a évoqué le cas du site de la Charbonnière, au Pont d'Argent, aux limites des communes d'Antully, Saint-Emiland et Auxy, second site par le niveau de concentration en Fluor. Une telle exploitation aurait deux graves conséquences :

- Des camions devraient faire la navette entre cette seconde mine et l'usine, installée non loin de Fragny, pour y acheminer le minerai et pour retourner les déchets. Il convient de préciser que dans le projet de la mine du Martinet, les camions ne circuleraient qu'en forêt et sur un court trajet, de la mine à l’usine de traitement, un moindre mal en matière de dérangement et de risques, alors qu'avec ce second site pressenti les camions traverseraient la commune d'Antully de part en part, sur des routes aujourd'hui inadaptées à un tel trafic. Alors que l'entreprise parle du recours à l'arrosage pour limiter la poussière en forêt de Planoise, qu'en serait-il sur les routes d'Antully? Qui financerait leur adaptation à ce trafic? On imagine les nuisances pour les riverains et les risques pour la circulation.

- Par ailleurs, cette seconde mine potentielle se situe dans le bassin versant du plan d'eau du Pont du Roi et non loin de celui-ci. Là encore, il s'agit d'une ressource en eau à la fois très fragile, mais jusqu'ici préservée par un environnement forestier, et stratégique pour la production d'eau potable. Cette ressource, destinée notamment à Autun et ses environs, serait donc alors, elle aussi, menacée par des pollutions chroniques irréversibles liées à l'extraction et au stockage des déchets et par les inévitables pollutions accidentelles. L'acceptation de la mine du Martinet et de son usine de traitement du minerai contient de fait l'acceptation de la mine de la Charbonnière et ses conséquences. Le projet de l'entreprise Garrot-Chaillac menace bien, non pas une seule, mais deux ressources en eau potable absolument essentielles, à un moment où la sécurisation de l'approvisionnement apparaît comme un sujet majeur pour les collectivités territoriales et pour l'Etat.

Au vu des retours d’expérience de carrières similaires dans le Tarn nous avons toutes les raisons d’être inquiets sur les conséquences d’un tel projet. Aussi, nous sommes contre la création d'une mine à ciel ouvert et de son usine de traitement du minerai sur le plateau d'Antully.

Autun Morvan Ecologie

TerrEco Creusot Montceau

Le projet de mine de fluorine d’Antully est incompatible avec la préservation de la ressource en eau potable

Une ressource stratégique en eau potable menacée Par ses effets inévitables et irréversibles, le projet de mine de Fluorine de l’entreprise Garrot-Chaillac, à Antully, représente une menace extrêmement grave pour l'approvisionnement en eau potable de plusieurs dizaines de milliers d'habitants de la CUCM.

La préservation de la ressource en eau potable, sous la double responsabilité des élus territoriaux et des services de l’Etat La vulnérabilisation, du fait de la mine, des réservoirs du plateau d’Antully (le Martinet et le Haut-Rançon) jusqu’ici préservés par leur environnement forestier, représente une menace nouvelle pour l‘approvisionnement en eau potable des habitants de la CUCM. Cette menace se combine à celle liée à la vulnérabilité effective de la ressource principale de la CUCM, le Lac de la Sorme, due à un taux de phosphore critique et accentuée d'année en année par l'évolution climatique favorable à la production de matière organique et au développement de Cyanobactéries productrices de toxines. Ceci conduit à une situation extrêmement préoccupante à l’échelle de l’ensemble du territoire de la CUCM. Ce projet de mine menace les réservoirs du Martinet et du Haut-Rançon d’une pollution chronique irrémédiable, induite par les caractéristiques irréversibles des déchets (improprement qualifiés de stériles) stockés dans la mine et par les perturbations définitives occasionnées par l’extraction au substrat géologie du site.

Les caractéristiques de l’eau des réservoirs en feraient alors une ressource définitivement impropre à son usage pour la production d’eau potable.
A cette menace chronique, s’ajoutent les risques élevés de pollutions accidentelles liées à l'extraction, au traitement du minerai (réalisé dans une usine édifiée à faible distance) et aux transports, pendant toute la durée d'activité (susceptible d’être prolongée en ce qui concerne l’usine de traitement du minerai par la mise en exploitation d’une seconde mine à la Charbonnière). Des incidents ou des accidents, inhérents à toute activité technique, minière en particulier, pourraient occasionner de très graves dommages à la ressource en eau, notamment du fait des opérations d’extraction localisées dans le bassin versant même du réservoir du Martinet et à moins de 300 m de celui-ci. La zone d’extraction se situe en bordure même du périmètre réglementaire de protection rapproché du réservoir dont la modeste amplitude avait été définie et arrêtée en 2006 sans anticiper la possibilité de l’implantation d’une activité minière. Par ailleurs, l’usine de traitement (un « lavoir ») est fortement consommatrice d’eau. Elle serait pour l’essentielle pompée dans la mine et stockée dans un bassin, mais ceci induit un moindre approvisionnement des réservoirs, problématique des années de sécheresse. Les coûts à engager pour tenter de réparer l'irréparable et adapter la toute nouvelle usine de production d’eau potable du Creusot (10 millions € d’investissements), seraient énormes. La menace de telles charges ne peut que conforter l'inquiétude montante des habitants de la CUCM déjà mécontents du prix de l'eau.

Les quelques dizaines d’emplois promis par l’entreprise représentent en fait peu de chose au regard des risques sanitaires et économiques d’une crise majeure et durable de l’approvisionnement en eau potable de la CUCM. L’Etat a certes vocation à promouvoir le développement économique, mais il a aussi la responsabilité majeure de garantir l’approvisionnement en eau des populations, dans le respect des normes sanitaires.

Au regard de ces risques pour la ressource en eau potable, TerrEco exprime son refus catégorique du projet.

Un projet qui fait peser bien d’autres menaces

Il existe de plus bien d’autres raisons de s‘inquiéter de ce projet : - d’une part les menaces environnementales (impact sur les cours d'eau, dommages à la forêt, la flore, la faune), liées aux prélèvements d'eau (accentuant la difficulté déjà existante d’assurer, lors des périodes de sécheresse, le « débit réservé » réglementaire), aux modifications du réseau hydrographique et aux pollutions chroniques ou accidentelles, mais aussi aux rejets de l’usine dans un ruisseau, jusqu’ici préservé, rejoignant le Mesvrin et l’Arroux. Ces rejets auraient des conséquences graves vis-à-vis de la faune aquatiques, ce qui, à juste titre, inquiète notamment les pêcheurs et les éleveurs de la vallée, - d’autre part, les troubles occasionnés aux riverains (poussières, bruit, tirs de mine, circulation...) et la dépréciation de leurs biens, - mais aussi, au terme de l’exploitation de la mine d’Antully, le très probable et logique prolongement de la durée d’activité de l’usine, par l’ouverture d’une autre mine, à la Charbonnière (Pont d’argent). Ceci entrainerait de nouveaux et importants troubles aux habitants d’Antully, la commune étant alors traversée par de nombreux camions approvisionnant l’usine en minerai brut. Cette seconde mine constituerait par ailleurs une menace directe pour le réservoir du Pont du Roi, essentiel pour l’alimentation en eau potable d’Autun.



Conclusion

Au fur et à mesure que le projet se précise, l’inquiétude de TerrEco grandit quant à la menace que ce projet fait peser sur l'approvisionnement en eau potable de la CUCM (et à terme d’Autun). Compte tenu du rôle stratégique des réservoirs concernés et devant l'évidence que le risque-zéro n'existe pas dans les domaines techniques ou industriels en général, et dans celui de l'exploitation minière en particulier, nous ne pouvons qu'exprimer notre très ferme et totale opposition à ce projet. Il ne s'agit pas là d'une hostilité de principe à un projet de mine, mais d'une position relative au contexte spécifique de la grande vulnérabilité de l'approvisionnent en eau potable de plusieurs dizaines de milliers d'habitants. Sur le site du Martinet, exploitation de la fluorine et préservation d’une ressource en eau vitale sont inconciliables. Cette incompatibilité oblige à rejeter catégoriquement ce projet. TerrEco alerte les habitants et en appelle à la responsabilité des élus territoriaux et des représentants de l’Etat.


Descriptif rapide du projet

Implantation : Le site comprendra une carrière d'extraction de la roche située à proximité du hameau des Baumes juste au dessus de l'étang du Martinet et à une distance de 250m de celui-ci et une usine de traitement du minerai qui devrait s'implanter vers le Château Pigenat.

Microsoft Word -  Implantation carriere usine copie.doc

Le procédé de fabrication : Le minerai sera extrait de la carrière jusqu'à une profondeur de 15m à coup d'explosif et transporté par camion-chargeur jusqu'à l'usine. A l'usine le minerai sera broyé et amené à l'état de "fines". La fluorine sera extraite de cette fine au moyen d'un bain comportant des produits chimiques permettant la floculation en surface de la Fuorine. Cette dernière sera récupérée par écrémage et mise en silo (tas ?) pour égoutter le produit fini. La fluorine sera ensuite transportée par camion jusqu’à Chalon-sur-Saône. A la sortie de l'usine, Les boues non exploitées(80%) seront remises dans le fond de la carrière avec les roches et terres non utilisées (la couche de minerai de fluorine ne mesure que 4,5m en fond de carrière).

Microsoft Word - coupe carriere - Martinet copie.doc
Microsoft Word -  relevÇ altimÇtrique Usine - Carriere copie.d
Microsoft Word - circuit eau mine fluorine copie.doc



Pour en savoir plus :

Article Vents du Morvan N° 56 - www.ventsdumorvan.org

Gens du Morvan Mine de fluorine 24/09/15 «mine de fluorine le projet industriel progresse, les opposants aussi» - www.gensdumorvan.fr

Tract_Fluorine_web.pdf

Reunion_Publique.pdf