Cet échantillon de population est estimé comme non représentatif par Daniel Grau, l'un des auteurs de l'étude car, dit-il, il y a dans le panel surreprésentation de consommateurs de produits biologiques, peu de fumeurs, beaucoup de femmes, de retraités et d'agriculteurs, ce qui nous laisse à penser que nous sommes tous touchés et que les taux sont vraisemblablement plus élevés dans une population moins avertie. Les résultats sont sans réelle surprise et viennent confirmer des résultats d'études antérieures.
Le taux de glyphosate est plus élevé chez les hommes et les moins de 15 ans (ça c'est une surprise). Le produit est très présent chez les agriculteurs, et plus fort chez les viticulteurs. Ils sont en première ligne lors des traitements. Le taux élevé chez les fumeurs est lié au fait que le glyphosate est utilisé pour assécher le tabac.
Taux de glyphosate en baisse lorsque l'on mange bio à plus de 85%.
Le taux de glyphosate est plus élevé au printemps et en été : 1,4 ng/ml entre mai et septembre contre 1,05 ng/ml entre octobre et avril. Il n'est pas interdit de penser que les épandages ont une responsabilité directe dans ce taux et la question serait : quel est l'apport de la contamination par voie aérienne? Cela mériterait d'être approfondi.
Enfin, ce qui pourrait être une explication pour le taux élevé de glyphosate chez les enfants de moins de 15 ans : on retrouve des taux élevés chez les consommateurs de jus de fruits. Les fruits contiennent du glyphosate et plus particulièrement les jus d'orange.
En ce qui concerne l'eau, la contamination est plus forte chez les consommateurs d'eau de robinet et de source, plus faible chez les consommateurs d'eau filtrée. Rien de significatif concernant l'eau en bouteille.
Les citoyens sont venus se faire tester et ont payé eux-mêmes leurs frais d'analyses pour permettre aux scientifiques d'avancer sur la connaissance du sujet, ce qui fait dire à Daniel Grau, l'un des acteurs de l'étude, qu'il s'agit là d'une forme de science citoyenne et participative qui devrait pousser l'Etat à lancer des travaux de recherche.
Donc récapitulons :
Il vaut mieux ne pas être un homme, agriculteur ou viticulteur, il faut avoir plus de 15ans, ne pas fumer, ne pas boire de vin, ne pas boire d'eau ni de jus de fruits, éviter les sorties au printemps et en été.....
Hum... la vie va me sembler longue.