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Le projet ERCIA : Non à l'usine à bois

Faut-il encore rappeler cette évidence : Les touristes viennent en Bourgogne pour une nature préservée et non pour se promener dans des usines à bois. "Monsieur Mottet Géographe, Vice –président du Comité Scientifique du Parc Naturel Régional du Morvan : oui, ils viennent pour voir les 16 écluses des échelles de Sardy à la ligne de partage des eaux du Canal du Nivernais, la "rigole d'Yonne" et son acqueduc de Montreuillon,  pas pour voir le projet belge d'ERSCIA qui va dénaturer complètement  les paysages de cette contrée si on ne prend pas en compte les recommandations du conseil scientifique sur ce point comme sur les autres. Je le dis solennellement : il est temps que l'on prenne en considération les travaux du conseil scientifique sur l'avenir de la forêt morvandelle et que l'on applique ses préconisations à l'ensemble des projets d'exploitation forestière hors des limites du Parc. La forêt bourguignonne dans toutes ses composantes est d'abord un PATRIMOINE qui doit de ce fait être préservé, géré avec discernement, hors des prétentions cyniques des intérêts financiers extérieurs. Car, comme le dit si bien un proverbe malgache : "jeune, tu plantes un arbre, vieux tu te reposes à son ombre"... Oui, mais à condition qu'un "exploitant" belge ou chinois ne vienne pas le scier... à son profit" Ce texte, est un beau préambule à quelques lignes sur le dossier Erscia qui fait couler beaucoup d’encre et inquiète les habitants et tous les défenseurs des forêts feuillues et mélangées qui déjà sont détruites par une exploitation intensive. Ce projet sonnera le glas du patrimoine forestier du Morvan si il est autorisé. Sardy-les Epiry «Bois de Tronçay» belle forêt feuillue de 110 hectares. Ce projet est porté par un industriel Belge (IBV) industrie du bois Vielsalm et mis en œuvre par Mr Jacob président actuel du MEDEF de Bourgogne. Il comporte une scierie pour une capacité de résineux de 500 000 m3 par an une unité de cogénération de 52 mégawatts et une usine de pellets expédiés en Belgique vers les centrales thermiques à charbon qui doivent abaisser leur émission de CO2 imposés par les quotas. Les prévisions de mobilisation sont de 500 000 m3 de bois d’œuvre, 900 000 m3 de plaquettes forestières et 275 000 m3 de bois usés. Ce projet est estimé à 154 000 millions d’euros. Il est soutenu par certains élus de la Nièvre avec pour argument la création de 120 emplois directs et 250 indirects. Des raisons majeures pour être opposés à ce projet pharaonique : °La ressource est insuffisante pour alimenter la demande des exploitants locaux et les prévisions d’approvisionnement de Fruytier à la Roche en Brenil. Les arguments du pétitionnaire d’aller chercher le bois dans les régions limitrophes ne sont pas crédibles, car déjà elles viennent s’approvisionner en Morvan. Monsieur Jacob refuse de rendre public son plan d’approvisionnement. °Bonjour les gaz à effets de serre, le secteur est déjà très fréquenté par les camions de la carrière de Picampoix, il est prévu 167 camions par jour sur les routes du Morvan.° Le Bois de Tronçais abrite 31 espèces protégées, amphibiens, reptiles, mammifères, oiseaux nicheurs, chiroptères. L’inventaire donné est incomplet car des espèces comme le crapaud sonneur et de nombreux insectes ne sont pas pris en compte, le Grand Capricorne, le lucane cerf-volant, les carabes, scarabées comme le pique prune, le Grand Sylvain en voie de disparition, le Herisson d’Europe espèce protégée.° Cette forêt recèle plusieurs zones humides. Il est à proximité d’un site Natura 2000 et d’une znieff de type 1. C’est d’ailleurs pour insuffisance de prise en compte des espèces animales et végétales et de l’insuffisance des mesures compensatoires ( comme le déplacement d’une marre ou l’installations de nichoirs en remplacement des arbres à cavités) que le Conseil National de la protection de la nature à donné un avis défavorable. Le défrichage de 97 ha de peuplements feuillus mélangés, avec comme proposition de laisser une bande feuillue pour cacher la misère et de replanter quelques parcelles en Nièvre serait une catastrophe écologique. ° L’utilisation de déchets de bois pose question sur le tri qui sera nécessaire pour exclure tout bois contenant colle, peintures ou associé à du plastique ou des métaux, et que deviendrons les cendres ? ° Il n’y a pas de réseau d’eau potable sur le site, l’eau pour la production serait pompée dans l’Yonne et les rejets des eaux pluviales du site seraient rejetées dans le ruisseau du Sardy après un bassin de décantation.° Le bois de Tronçais est riverain du château de Marcilly et du «pont à calèches» à sens unique. Les associations Loire Vivante, Decavipec et l’Adret, (collectif des habitants) soutenues par FNE ont déposé deux recours en référé au tribunal administratif contre l’autorisation de défrichement donné par le préfet, les deux arrêtés ont été rejetés par le tribunal.